L'église Saint Calixte est un
édifice à nef unique terminé par une abside
semi-circulaire,
possédant une chapelle située au nord et
un clocher-mur, lequel contient une cloche
datant de 1577,
classée monument
historique.
Elle est faite de matériaux divers (calcaires,
grès ou
schistes) et est recouverte d'ardoises. Elle fut construite en cinq
temps :
1- l'abside
2- la nef
3- le plafond et la charpente
4- la chapelle
5- le clocher-mur
Bien que
située en hauteur
et éloignée du village, elle recèle
des
trésors.
Les
peintures monumentales
Saint Calixte
détient des décors de 3 époques
différentes.
Les peintures romanes du
choeur
Situé
dans l'abside,
caché derrière le retable, ce premier
décor est datable
de la fin
du XIIème ou du début du XIIIème siècle.
Au centre
d'une vaste Mandorle,
apparaît un christ
en Majesté.
Son visage est caché par la voûte qui soutien le
retable.
De sa main droite, il bénit, de la gauche, il tient le Livre
de
Vie, posé sur son genoux. On distingue également
son pied
droit. Il est entouré des symboles des Evangélistes :
ange de Saint Mathieu et le lion de Marc ou le taureau de Luc.
Au dessous, figure le collège Apostolique, qui est difficile
à identifier.
La palette de couleurs
de ce décor est riche
et
le dessin soigné. L'artiste qui l'a
réalisé
maîtrisait sa technique. Nous avons la chance de
posséder
à Saint Calixte des pigments
d'origine.
Au début des
années 2000, ce décor roman semblait être
le seul conservé dans le
département des Hautes-Pyrénées.
Les peintures du choeur du
XVèmesiècle
Elles se situent sous le
décor roman,
peintes sur une couche d'enduit, recouvrant vraissemblablement des
peintures antérieures.
Aux vues des traces
laissées dans l'enduit frais, le décor
était
certainement complété par des planches
de bois. L'une de
ces planches à été
réutilisée
derrière le retable.
Ce décor
est
composé d'une suite de 4
scènes : l'Adoration
des mages, la
Flagellation,
la Crucifixion
et le
combat
de Saint Calixte
et
Saint Mercurial contre les Maures, de gauche à
droite.
Ces scènes peintes
sur le mur, complétées de planches de bois,
simulaient l'ossature du
retable
tel qu'il s'impose en France et en catalogne, à
partir du XVèmesiècle.
Le décor du XVIèmesiècle
Ce siècle a vu la
réalisation de nombreux
travaux à
Saint Calixte : mise en place du plafond, ajout de la chapelle,
achat
d'une cloche, ainsi que la réalisation de nouvelles
peintures
sur l'ensemble des murs. Malheureusement, la majorité de ces peintures ont été
recouvertes d'une couche de
chaux
suite à l'épidémie
de grippe espagnole
qui a touché la région en 1918. Elles apparaissent
par endroit dû aux chutes de
chaux.
Seule la peinture à la voûte de la chapelle
nord est entièrement
visible.
Il s'agit d'une représentation
de Dieu le Père. De la main droite, il
bénit, de la gauche, il tient le Globe. Il est
entouré de bordures
décorées, composées de
plusieurs bandes ayant chacune un motif
différent.
On peut
rapprocher cette peinture à celle qui se trouve dans l'église
Saint Barthélémy de Mont (village voisin). Elles sont
du même
artiste, Melchior Rodigis, venu de Saint Bertrand de
Comminges. Elles datent des années 1563-1565.
Le
plafond peint
Posé
au XVIèmesiècle, il ne fut peint que vers 1720, au moment où le
retable fut réalisé.
Il s'agit d'un plafond
à solives apparentes, dit à
la française, habituellement réservé
aux demeures
civiles.
Son décor est fait de motifs
peints aux
pochoirs sur les solives,
représentants des scènes
bibliques,
des
épisodes de la vie des saints ainsi que le combat de
Saint Calixte.
Les peintures sont simplement traitées en noir et
blanc,
comme des gravures.
Le
retable et la statue équestre
La vallée
du Louron, tout
comme sa voisine la vallée d'Aure, conservent de nombreux
retables. Cela
est dû aux ateliers
locaux de
sculpteurs et retabliers très actifs aux XVIIème
et XVIIIèmesiècles et
au peu d'actes révolutionnaires dans ces
vallées.
Le retable de Saint Calixte est une des premières
oeuvres d'un
maître de l'époque, Marc
Ferrère
et, comme pour la plupart d'entre elles, il manifeste une fidélité
à
l'esthétique
des décennies précédentes
: composition rigoureuse, colonnes torses, statues
d'évangélistes posées sur la corniche.
Cependant, la
présence de deux
colonnes cannelées est, elle, inédite.
Deux statues de grande taille occupent chacune un
côté du
retable. Sur la droite, on suppose Saint Bertrand de Comminges, sur la
gauche, Saint Calixte.
Commandé
en 1709, il fut
payé sur 9 ans et ne fut peint et
doré qu'en
1728-1729.
Sur le côté gauche, en avant du retable, se tient
une représentation
de Saint Calixte à cheval, datant du XVIèmesiècle, ce qui est rare pour l'époque. Elle fut
réalisée vraisemblablement par un artiste
local.
Quand on la regarde, un élément nous frappe,
l'allure du
cheval, qui ne ressemble pas à un destrier prêt au
combat!
Cette courte
présentation des trésors de saint Calixte a pour
sources :
Revue du
Comminges et des Pyrénées Centrales.
Tome CXVI 2000 "L'église Saint Calixte de
Cazaux-Fréchet : son architecture et ses décors
monumentaux" et "Les Peintures murales romanes - Saint Calixte de Cazaux Fréchet"
Itinéraire
du patrimoine - Hautes-Pyrénées 1998
L'art des retables vallées d'Aure et du Louron
Itinéraire
du patrimoine - Hautes-Pyrénées 1997
Sculpture médiévale Aure et Louron